Résumé :
Pendant plus d'un an, Audrey Jougla a enquêté en caméra cachée dans les laboratoires publics et privés français pour comprendre la réalité de l'expérimentation animale.
Quels sont les tests pratiqués aujourd'hui ? Dans quel but ? En Europe, plus de 11,5 millions d'animaux subissent chaque année des tests, qui ne concernent pas seulement les rongeurs mais de nombreuses espèces familières comme les chats, les chiens, les chevaux ou les singes.En poussant les portes de ces lieux interdits au grand public, où personne n'a encore pu accéder sans effraction, Audrey Jougla nous embarque dans le récit de son aventure aux côtés des militants de la cause animale.
Une enquête inédite et un récit saisissant sur la souffrance infligée aux animaux, qui interroge notre humanité face à l'absurdité de la violence.
Mon avis :
J'avais peur de me lancer dans cette lecture. Peur de ce que j'allais y lire. J'ai également vu que l'auteur avait ajouté quelques photos à ses pages, et j'avais peur de ce que j'allais voir. Mais Audrey Jougla a très bien su raconter son histoire sans ressentir le besoin de décrire avec précision la douleur, la maltraitance, sans bourrer le livre d'images atroces et insoutenables. Le message passe parfaitement bien.
Ce livre mérite vraiment d'être lu. Il y a trop d'éléments pertinent pour pouvoir en faire un résumé. C'est un livre qui ne se résume pas, il se lit, il se lit entièrement, d'un bout à l'autre. On y découvre des faits aberrants, comme par exemple le fait que l'expérimentation animal ne sert pratiquement pas la médecine, qu'elle est principalement utilisée pour les cosmétiques, les produits d'entretien, les armes chimiques ou les tests psychologiques. Pourtant, on entend très souvent l'argument "je ne suis pas pour l'expérimentation animal, mais c'est indispensable pour sauver des vies."...
En lisant se livre, on se rend compte qu'on sait bien peu de chose de ce milieu, qu'on est vraiment berné par tout le monde.
Malgré ça, à aucun moment l'auteur ne prend parti ni des défenseurs des animaux, ni des expérimentateurs. Elle prend même parfois le parti des scientifiques, parfois, rarement, dans des cas particuliers. Ce ne sont que des êtes humains après tout. Mais elle garde un regard objectif de la situation qu'elle vit, sur les personnes qu'elle rencontre. Elle analyse de façon neutre ce qu'elle découvre, mais évidemment, on ne peut s'empêcher d'être choqué par certaines observations et informations.
Elle partage malgré tout sa tristesse et sa colère face à la souffrance animal qu'elle côtoie de près pendant un an sans jamais pouvoir agir à l'encontre, sans jamais pouvoir sauver l'animal qui la regarde dans les yeux, d'un regard duquel on voit que son esprit est déjà ailleurs, loin, dans un monde meilleur, on l'espère, même si son corps, lui, doit encore subir... On ne saura jamais quoi, l'auteur ne le dit pas, mais ça n'empêche pas au lecteur de l'imaginer. Je ne sais pas ce qui est pire.
Citation :
« Profitons de celui que l'on juge suffisamment semblable à nous en terme de physiologie pour expérimenter sur lui, mais suffisamment différent et inférieur pour justifier qu'il soit relégué au rang de matériel médical. L'expérimentation médicale, qu'elle soit humaine ou animale, est toujours l'expression d'une domination. »
