Tous les garçons et les filles

Jérôme Lambert
École des loisirs
2003

Résumé :
C’est la rentrée et Julien sent tout de suite que quelque chose cloche dans ce nouveau lycée. Pourtant, la classe de seconde D est une classe comme les autres, avec des crâneurs, des premiers de la classe, des filles aux agendas de star et des paresseux collés au radiateur. Non, ce qui cloche, c’est Julien. Il se sent à la fois si loin et si différent. Il n’aime pas les blagues sur les filles, il ne s’intéresse pas au foot et déteste les jeux vidéo. Il fait tout de même des efforts pour s’intégrer. Il suffit d’ailleurs de quelques vannes à la récré, et le voilà adopté. Avec Clément, c’est différent. Dès le premier jour, Julien décide que ce garçon calme et silencieux, assis en classe devant lui, avec sa grande nuque et son col de chemise impeccable, sera son meilleur ami. Un ami dont il se surprend à écrire le nom en tout petit sur ses classeurs...

Mon avis :
Je ne sais pas trop si j'ai adoré ce livre ou si j'ai été clairement déçue. Déçue parce qu'il est bien trop court ! En une heure, j'avais terminé de le lire, et encore, j'ai pris mon temps, j'étais dans le bus pour aller au boulot et rentrer du boulot. Les gens chahutent, parlent fort. Je n'aime pas vraiment lire dans ses conditions, mais j'avais envie de savoir la suite de cette jolie histoire toute simple.

Parce que oui, malgré le sujet qui est l'homosexualité, l'histoire est simple, peut-être un peu trop. Julien ne semble pas plus perturbé que ça à l'idée d'aimer un autre garçon (aaah, si seulement c'était pareil dans la vie réelle, pour tout le monde). Je pense que pour le noyaux du sujet, et son poids vis-à-vis de la société, le sujet aurait pu être un peu plus creusé, d'autant que cette lecture s'adresse à des jeunes, des ados. Ou alors c'était une envie de normaliser la chose à leur "yeux", justement, je ne sais pas. Je ne saurai jamais. Dans tout les cas, j'ai énormément aimé.

Ce qui me touche le plus dans les romances homo, c'est le côté "amour impossible", non pas à la Roméo et Juliette, ce n'est pas un amour que l'on peut vivre  loin de ceux qui le refusent, parce que ceux qui n'acceptent pas une telle union sont partout, ou plutôt, on ne sait pas qui ils sont, donc il faut se méfier de tout le monde. Personnellement, je trouve ça un peu triste. Les jeunes ados hétéro peuvent vivre leur amour - parfois un peu ridicule - en public alors que les homos doivent se cacher. Pas seulement par peur d'être jugé, mais aussi parce qu'ils risquent parfois beaucoup plus. Certains sont rejetés, frappés, dénigrés, abandonnés... Certains vont jusqu'au suicide... Il est difficile d'aimer dans de telle condition, car ce n'est pas uniquement l'amour qui est interdit, mais également d'être tel qu'on est.

M'enfin, pour en revenir à la lecture, j'ai aussi beaucoup aimé le parallèle entre le fait que Julien est très ordré, limite maniaque, mais que dans son esprit tout est un peu chamboulé. Puis quand enfin son esprit est au clair, il envisage enfin à ne plus être aussi ordré. Je ne sais pas si ce parallèle est réel ou si je me le suis inventé, mais ça m'a amusé. D'ailleurs, en parlant d'amusement, j'avoue avoir aussi trouvé le style d'écriture très amusante, très naturelle et j'ai sourit à de nombreuses reprises.

Le seul défaut est cette fin trop brutale, cette fin qui m'a fait tourner la page, m'attendant à une suite sans même réaliser qu'il n'y avait plus de page après celle-ci. La frustration m'a fait tourner la page à deux reprises pour m'assurer que j'avais bien compris, que c'était bel et bien la fin. Alors que j'aurais facilement pu lire 200-300 pages de plus de cette histoire. Il y a beaucoup de choses qui restent sans réponses. Des choses anodines, mais qui titillent l'esprit, on a juste envie de savoir. C'est à cause de cette fin que le coup de coeur n'a pas été présent, cette fin trop frustrante, et ce livre bien trop court...